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Ze blog off/de Philippe Mugnier-Eté

Nouvelles beautés touristiques insoupçonnées de ce monde : le "tourisme mercatique"

Publié le 4 Janvier 2012 par philippemugnier in Marketing

Le tourisme est une industrie merveilleuse… Elle n’a de cesse d’inventer de nouvelles beautés sans lesquelles l’Homme ne pourrait construire et éduquer son sens du Beau, du Noble, du Vrai, de l’Héroïque. Il y a encore quelques années, la découverte touristique était une révision, illustration ou approfondissement « en réel » et sur le terrain de nos cours oubliés et biens enfouis de géographie, géologie, botanique, histoire, architecture ou encore politique. Les vacances d’alors avaient un goût d’après classe et l’instituteur était remplacé par le guide à casquette. Toute visite était alors prétexte à se confronter par la pierre à la réalité passée des Grands Hommes, des Grands Faits, des Grandes Œuvres de l’art et des techniques et de la magie réelle de la nature. Désormais, le jeune touriste devra avoir fait un petit détour par « Voici », « Paris Match » et le « Journal de 20h » pour bien comprendre ce que ses parents veulent lui montrer en vacances parmi les nouvelles beautés incontournables de ce monde. Le voyageur Ulysse, désormais imbibé par l’industrie envahissante de l’entertainment et de la  « pipolisation » du monde trouve désormais ses héros où il peut – dans les magazines chez son coiffeur s’il n’a

les moyens de voyager ou alors sur les lieux que l’industrie du tourisme désormais « pipolisée » à grand renforts de publicité. Magie du tourisme, chaque lieu de ce monde peut devenir un must touristique par la puissance de l’industrie de l’imaginaire et du futile. Le poème se déclame maintenant ainsi : Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage  et comme cestui là s’est exalté en découvrant le « Pont de Rivière Kwai » de Steve McQueen au Sri Lanka, a joggé sur le même chemin que Sarkozy à Brégançon, a retrouvé avec émotion le lavoir de la Mère Denis dans le Morbihan, à joué à Passepartout à Fort Boyard en Charente, a crapahuté dans les volcans de la pub Volvic, a retrouvé l’hôtel de l’île Maurice sur la plage duquel Emmanuel Béart a dévoilé sa poitrine à la France entière,

a retrouvé le pont du village de Bergues  à partir duquel le facteur Ch'Ti Dany Boon a pissé dans la rivière, a savouré les paysages de Patagonie dans lesquels Florent PAGNY exerce sa liberté de penser, a remplacé le guide Michelin par la prose DaVinci Codienne pour la découverte des grands monuments parisiens, à navigué dans l‘lndochine de Catherine Deneuve… (ou de Marguerite Duras pour les plus cultivés),…A côté des merveilles bien réelles qui visiblement ne suffisent plus à satisfaire les touristes, l’industrie avait déjà inventé le commerce du souvenir de pacotille. Désormais, l’objet du tourisme est aussi de visiter des pacotilles. Le show-business est désormais le meilleur allié de l’industrie des voyages.

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F
Bonjour,Je suis tombé sur votre blog par hasard en recherchant une image pour illustrer mon propre blog sur le cosmopolitisme. Je trouve votre site intéressant, et particulièrement la facon dont vous défendez le tourisme, en le marriant au cosmopolitisme. Vous avez ainsi détruit un de mes préjugés contre l'industrie touristique, né et conforté par la lecture de Peter Coulmas Les citoyens du monde : histoire du cosmopolitisme. Il y distingue justement le touriste du cosmopolite en ce que le cosmopolite partage une certaine idée philosophique et politique à travers ses voyages dans son rapport à l'autre.J'ajoute votre site dans ma liste d'amis.Mon site est d'ordre académique, je vous invite à le consulter. J'essaye d'y créer un réseau de discussion sur la toile autour du cosmopolitisme. Mon idée forte de base est de dissocier, ou de bien départager, entre le "cosmopolite" et le "cosmopolitisme", l'un et l'autre n'allant pas de soi dans l'histoire des idées. Ainsi le cosmopolitisme tel que nous le concevons aujourd'hui serait le produit du nationalisme, hérité des conceptions du 19e siècle. Je propose de revenir aux origines modernes des Lumières et de meiux réinterpréter dans la tradition libérale les concepts de "nation", "patrie", et des droits de l'homme.J'espère que vous y trouverez des éléments de réflexion intéressants.Amitiés,Frank.
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P
patricel'important est bel est bien que tu ai préféré le Vietnam au film et au livre. Tout va bien donc.Amitiés
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P
A propos d'Indochine j'ai, et c'est assez exceptionel pour être mentionné, largement préféré le film au livre. C'est même la première fois que cela m'arrivait ! Il faut dire que je n'apprécie pas du tout le style de Marguerite Duras, si tant est que l'on puisse parler de style... (même dans le cas d'un livre qui en son temps fut primé ce que je n'ai toujours pas compris.) Amicalement, Patrice
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