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Ze blog off/de Philippe Mugnier-Eté

Une histoire des "Juifs des Gets"

Publié le 10 Novembre 2023 par Philippe Mugnier-Été dans Histoire

Pendant au moins tout le 19ème siècle, la légende est tenace : le village haut-savoyard des Gets aurait été fondé au 14ème siècle par des Juifs chassés de Toscane (supposément empoisonneurs de fontaines…) et accueillis par Dame Béatrix de Faucigny à condition de se convertir à la foi chrétienne… Cette thèse ne résiste pas une seconde à l’analyse des archives historiques complétement vides de toute pièce pouvant l’accréditer.
Carte postale bilingue de l'éditeur Levy Fils & Neurdein - fin 19ème-début 20ème

Cette baliverne est pourtant popularisée sans aucune preuve tangible dès le 1er tiers du 19ème siècle par l’abbé Marin Ducrey du collège de la chartreuse de Melan, diffusée en 1852 dans le journal local « Le Réveil », reprise en 1855 par l’abbé Bergoend (premier historien gêtois), publiée caricaturalement en 1865 par Francis Wey dans un célèbre récit de voyage en Savoie, renforcée de manière fantaisiste en 1875 par Antony Dessaix, reprise doctement par l’anthropologue Gabriel de Mortillet à la fin du 19ème… puis diffusée en masse au début du siècle par l’éditeur parisien (de confession israélite) Levy Fils & Neurdein via deux cartes postales des célèbres photographes Auguste et Ernest Pittier qui concourent ainsi à diffuser cette infox par l’industrie naissance du tourisme… Ces cartes postales (dont l’une est bilingue français-anglais !) ont dû être imprimées en plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et ont été diffusées largement dans toute l'Europe (elles restent aisément trouvables en ligne en 2023 pour les collectionneurs). La proximité phonétique Les Gets-Les Juifs donne par ailleurs encore plus de force à la diffusion de cette légende d’une supposée origine juive des Gêtois.

Dans ses "Souvenirs historiques sur la paroisse des Gets", l'abbé Bernard Bergoënd (ancien professeur au collège de Melan fondé par l'abbé Ducrey) désigne même en 1855, selon "la légende du pays", les 5 premières familles supposément juives des Gets venues de Toscane : il s'agit des Antionio, des Bergoino, des Coppello, des Martino et des Ramello... Selon Francis Wey, ces "premiers colons" (précisons que le territoire gêtois était peuplé depuis des siècles, sinon des millénaires...) auraient planté à leur arrivée le "vieux chêne" (suite aux meilleurs soins qui pouvaient lui être donnés, sa maladie a conduit à devoir l'abattre après 7 siècles de présence. Sur le même emplacement, il a été remplacé en l'an 2000 pour marquer son renouveau et la continuité de ce symbole fort pour les Gêtois).

Article paru dans le bulletin municipal "La Vie Gêtoise"

Dans les textes circulant au 19ème siècle, les poncifs propres à l’antisémitisme d’alors ne manquent pas pour désigner des Gêtois au « visage très accentué », à l’« instinct les portant à la vie errante », à l’ « esprit mercantile » et « spéculateur », au « nez particulier » et « aquilin »... Comme l’a démontré dans les années 1980 dans sa thèse de doctorat l’anthropologue Dominique Abret-Defayet, ces propos s’inscrivent dans un contexte où les Gêtois d'alors font partie des communautés villageoises les plus moquées et vilipendées de toute la Haute-Savoie ! En cause, leur isolement, leur pauvreté, leur saleté, leur ignorance, leur rudesse, leur marginalité, leur habilité dans le commerce du bétail, leur errance sur les routes de l’émigration. Vivants sur un col situé entre le Faucigny et le Chablais, leur ancrage géographique ne serait pas très clair et franc...Sur les marchés alentours, le dicton « C’est pas un bête, c’est pas une gent, c’est un Gêtois ! » est frappant quant à la déshumanisation s’appliquant aux Gêtois. Des plaisanteries de bistrot les comparent à des singes... Dans l’esprit des villages alentours, il est alors entendu que le Gêtois serait un être inférieur et à part devant faire l’objet de moqueries, de dédain, d’opprobres voire d’exclusion.

Notons aussi que ces élucubrations d'"historiens" du 19ème siècle mélangent sous le vocable "juif", souvent dans une même détestation de l' "étranger" : les Israélites (relativement protégés par le Duc de Savoie Amédée VII dès 1430), les Sarrasins (venus dans les Alpes dès le 10ème siècle) ainsi que des vagabonds "Romanichels" (également dénommés "Egyptiens", repoussés des Gets en 1672 par les Syndics locaux en espèces sonnantes et trébuchantes). Le grand Gabriel de Mortillet, l'un des pères de la préhistoire française, parle pourtant du haut de sa science, avec grande confusion, de la "variété arabique" des "colonies de Sarrasins", se "retrouvant surtout en Chablais" dans des "villages désignés dans le pays par villages de Juifs"... L'amalgame musulman-israélite est à son comble.
Procession religieuse au début du 20ème siècle à la sortie de l'église des Gets (collection Philippe Mugnier-Eté)

 

Du 16ème au 17ème siècle, les prénoms bibliques tels qu'Abraham, Salomon, Isaac, Noémi...qui ne sont pas rares dans les familles gêtoises, ont certainement apporté leur part de confusion pour nos historiens du 19ème siècle. Enfin, en désignant l’un de leurs hameaux de « Palestine » (le Rocher-le Benevy-les Clos), et en prenant les sobriquets de "au Juif", des Gêtois jouent également un peu de cette mythologie improbable, sans pour autant s’affranchir eux-mêmes entièrement de l’antisémitisme structurel des mentalités d’alors, encouragé par les rites du clergé catholique local. Chaque année lors de la liturgie pascale, et ce jusqu’au début du 20ème siècle, les jeunes garçons gêtois sont invités le Vendredi Saint, après lecture de psaumes de Jérémie, à se mobiliser symboliquement en l’église et dans les rues du village en véritables petits soldats dotés d’une crécelle, une arme sonore pour "tuer les juifs déicides".
Crécelle fabriquée à la fin du 19eme siècle aux Gets pour les festivités pascales et la « chasse aux Juifs » (collection Philippe Mugnier-Eté)

Quelques décennies plus tard, lors de la Seconde guerre mondiale, les historiettes locales colportent que les Juifs fuyant le nazisme se seraient écriés en arrivant au pont des Gets « On s’en va, il y en a déjà ! ». En ces années, l’abbé Charles Philippe organise discrètement dans son presbytère une solidarité villageoise pour héberger des maquisards et met en place une véritable chaine humaniste permettant les passages clandestins de réfugiés juifs vers la frontière suisse… En 1980, de vieux paysans de la vallée voisine du Giffre parlaient encore des Gets comme « une colonie juive habitée de maquignons, de malins… ».

Bien que ne reposant sur aucun fait historique, la judéité imaginaire des Gêtois est donc consubstantielle à l’identité et à la mythologie de ce village haut-savoyard. Cette légende reste éclairante sur les fondamentaux de l’antisémitisme d’antan et malheureusement ses relents actuels en France et dans le monde.
Les Gêtois vilipendés pendant des siècles comme "étrangers" et originaux en leur pays de Savoie (car désignés tantôt comme Juifs, tantôt comme Sarrasins mais aussi comme "forçats venant d'une contrée lointaine"...) doivent leur richesse d'aujourd'hui au développement spectaculaire au 20ème siècle de l'économie touristique reposant entièrement sur l'accueil... de l'étranger ! Depuis les origines de la station dans les années 1930, certains entrepreneurs, touristes et résidents de confession juive ont par ailleurs apporté une contribution notable au développement de la station de montagne.
Dans le Musée de la Musique Mécanique, un espace est dédié au peintre et sculpteur Walter Spitzer (1927-2021), rescapé des camps de la mort de la Shoah, amoureux des Gets et fait citoyen d’honneur de la commune. Son œuvre, reconnue universellement, lui a permis d’être retenu pour réaliser le monument commémoratif de la rafle du Vel’d’Hiv, inauguré le 17 juillet 1994 par le Président de la République François Mitterrand. Ses 14 peintures exposées au musée sont flamboyantes, elles célèbrent l’amour de la vie et de la musique populaire, dont l’orgue de Barbarie - l’instrument emblématique des errants et des marginaux. La dernière toile acquise par le musée s’intitule « Ils quittent leur village natal »… En 2022, le peintre franco-israélien Pinkhas, héritier de l'École Juive de Paris au style expressionniste et naïf, a par ailleurs réalisé un tableau dénommé "Le Limonaire Gêtois" pour marquer le 40ème anniversaire de la musique mécanique aux Gets.
Walter Spitzer, peintre rescapé du ghetto de Varsovie et des camps de la mort où il fut déporté à l’âge de 16 ans, a toujours dessiné des toiles représentant un orgue de Barbarie, dont “La Fête Foraine”, ici exposé au musée. Photo Le DL /Chantal Bourreau

Cette histoire des Juifs des Gets doit pouvoir offrir pour longtemps un antidote parfait à l'antisémitisme, à une quelconque xénophobie ou rejet de la différence, aux Gets comme ailleurs. Elle présente, je l’espère, une valeur universelle pour mieux prévenir les maux qui nous guettent tous encore…

Philippe Mugnier
10 novembre 2023
Carte postale des photographes Auguste et Ernest Pittier - début 20ème siècle

Article publié le 10 novembre 2023 sur la page Facebook www.facebook.com/Histoiresdesgets

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All you need to know about LES GETS RETRO...

Publié le 22 Décembre 2022 par Philippe Mugnier dans Histoire

Une histoire DES GETS en 300 cartes postales anciennes - A History of LES GETS in 300 old post cards - Edition français/anglais - French/English edition

Ouvrage disponible via Amazon.fr

Le tourisme est l’industrie des voyages dans l’espace, mais aussi de ceux dans le temps…Aux Gets, village resté longtemps terra incognita des historiens, la carte postale touristique est le premier vecteur, le plus fidèle témoin et le plus puissant révélateur de l’histoire locale. Cet ouvrage réunit pour vous une sélection de près de 300 photographies, souvent inédites, afin révéler le passé de ce village de montagne. Ici, les habitants de l’antique province du Faucigny se sont longtemps vécus comme « sans histoire »…De talentueux photographes de renom, ou tombés dans l’anonymat, venus de loin ou nés ici, sont autant de passeurs de mémoire qui ont porté un regard distancié, parfois poétique et souvent artistique sur ce village d’une grande pauvreté, mais devenu, en un siècle à peine, l’une des stations de montagne les plus prospères des Alpes. La commune des Gets a fait sienne la devise de Virgile : « Audaces fortuna juvat », soit « La fortune sourit aux audacieux ». La saga de ce développement villageois hors normes mérite d’être mise en lumière.

Through tourism, we travel in space, but also in time… In Les Gets, a village that has long remained a terra incognita for historians, the holiday postcard is the first conveyor, the most faithful witness, and the most powerful revealer of local history. This book brings together for you a selection of around three hundred photographs, often unpublished, to reveal the past of this mountain village. Here, the inhabitants of the ancient Faucigny province have long lived “without history”… Talented photographers of renown, or those who have fallen into anonymity, whether from afar or born here, are all smugglers of memory who have taken a distanced, sometimes poetic and often artistic look at this village, which was very poor, but which became, in barely a century, one of the Alps’ most prosperous mountain resorts. The commune of Les Gets has adopted Virgil’s motto: “Audaces fortuna juvat,” or “Fortune favours the bold”. The saga of this unusual village development deserves to be brought to light.

 

 

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Sitges, la crème catalane !

Publié le 3 Septembre 2021 par Philippe Mugnier dans Tour du Monde

Coeur historique de Sitges en Catalogne - Crédit : DR

Une destination doudou…

La plus hédoniste et élégante des stations balnéaires de la côte catalane n’est qu’onctuosité et douces saveurs… Une fois testée, les épicuriens redégustent volontiers du Sitges, comme par automatisme pour cette gourmandise dont on pressent qu’elle ne décevra jamais. Cet ancien village de pêcheurs proclamé « Saint-Tropez » de la Costa Daurada fait pour beaucoup de ses visiteurs office de destination « doudou », tant elle demeure rassurante, apaisante et familière. Sitges compte ainsi parmi les rares destinations produisant autant d’oficionados repeaters. En 2019, la moitié de ses visiteurs (80% d’étrangers) en étaient déjà à leur 4ème dégustation ou plus ! Petite explication sur cette recette gagnante qui fidélise…

Des ingrédients de qualité 

Palau Maricel par Philippe Mugnier-Eté

Sitges se compose indéniablement d’excellents ingrédients : 26 plages de sable fin et calanques nourries de 300 jours d’ensoleillement par an et protégées des nuages et des vents du Nord par le massif du Garraf. Les chefs de cette cité à taille humaine ont toujours refusé de massacrer le littoral par le béton des promoteurs afin de mieux valoriser l’élégante architecture des villas des Americanos, ces Catalans jadis partis au Nouveau Monde pour revenir fortunés au pays à la fin du 19ème siècle. Certaines de leurs villas (Casa Vilella, Medium Sitges Park, El Xalet, Noucentista…), au style hétéroclite d’influence coloniale, moderniste ou d’Art Nouveau, sont désormais converties en hébergements de charme. L’un de ces Americanos dénommé Facundo Bacardi ramena aussi dans ses valises le célèbre rhum faisant maintenant le bonheur des bars à cocktails... Ces demeures enrichissent le cœur médiéval de cette cité animée de tant de tavernes familiales dont les menus 3 plats et vin local peuvent parfois même ne pas dépasser les 12 euros (comme au O’Vesuvio) ! Aussi, l’église San Bartolomé y Santa Tecla concentre autour d’elle de sublimes sites patrimoniaux comme la maison-atelier du Cau Ferra, le Musée et le Palau Maricel, la fondation Stämpfi…, tous berceaux du mouvement moderniste catalan ou témoins des dernières évolutions de l’art contemporain. Ce sont autant de découvertes culturelles qui s’ajoutent à l’éclectique Barcelone voisine, accessible en à peine 30mn de train, pour ceux qui ne veulent pas (que) bronzer idiot...

Pour le goût de tous…

Plage Balmins à Sitges - Crédit : gaysitgesguide.com

Pour se rendre encore plus gouteuse, Sitges s’affirme hédoniste et tolérante. Pour preuve, ses plages nudistes, dont certaines telles Balmins, se situent en toute proximité du cœur de ville. Ici se respire un air de liberté qui réunit en un mélange harmonieux des familles, de jeunes adultes, des bandes de copains-copines ou encore de paisibles retraités pleinement dans l’esprit de tolérance et la continuité du mouvement hippie qui a investi la station dès la fin du franquisme. Cette ouverture et décontraction constituent clairement la marque de fabrique de Sitges qui peut aussi s’enorgueillir de compter la toute première plage naturiste gay au monde, la Playa del Home Mort. Dans son cadre sauvage et libertin, elle fêtera son centenaire en 2030 ! Durant la chappe de plomb franquiste, Sitges résiste habilement en redonnant vie à son célèbre carnaval, pourtant honni par les sbires du sinistre Caudillo. C’est un must européen aujourd’hui.

Un must du tourisme inclusif

Crédit : gaysitgesguide.com
Calle del Pecado, coeur de la vie festive LGBTI

Aussi, dès les années 50, des premiers bars et hôtels s’affirment ouvertement accueillants pour la clientèle homosexuelle. Quelques décennies plus tard, Sitges développe une vraie singularité  dans le club fermé des destinations prisées en méditerranée par les LGBTI. Moins clubbeuse qu’Ibiza (bien que pionnière avec l’ouverture de la toute première discothèque Pacha en 1967), moins industrielle que Playa des Inglès aux Canaries, moins bodybuildée que Mikonos, plus pudique que le Cap d’Agde, elle se vit modeste, sensuelle voire coquine, privilégiant l’être au paraître et la pleine liberté d’être soi sans jugement. Après la Gay Pride de juin, la plus importante Bears Week d’Europe (pour gays dodus et leurs amis…) en est une belle illustration chaque première quinzaine de septembre. Sur ce segment LGBTI, le groupe Parrots fait figure de leader quasi hégémonique avec pas moins de seize entreprises (bars, hôtels, restaurants, boutiques,…) parsemées autour de la Calle del Pecado, la rue du péché ! A Sitges, on boit, on mange, on dort et on b… donc « Parrots » ! Cette impressionnante réussite est le fruit du labeur de l’influent et généreux entrepreneur Luis Enriquez, le « pape » discret et  bienveillant des plaisirs de la ville…Mais dans cet empire de la dérision, c’est bien la merveilleuse « Big Old Drag Queen » Lady Diamond qui reste la véritable fée gardienne de l’amusement des boys…

Un mix qui fait recette

Lady Diamond, reine de la nuit (et du jour)

De fait, même si 62,75% des touristes de Sitges sont de genre masculin, on reste loin d’un ghetto touristique à testostérone invertie ! La remarquable cohabitation dans la ville entre les familles traditionnelles et les personnes LGBTI aux conjugalités et parentalités si inventives confère à la cité une position de référence quant à la bonne gestion du mix de clientèles. Un modèle d’inclusivité qui pourrait inspirer bien des destinations touristiques dans le monde, dont l’Hexagone si prude sur ces questions dont on ne cause pas, ou si peu, ou si mal dans les Offices du Tourisme…Vous savez, le communautarisme, l’universalité, tout ça, tout ça… Ici, le principal segment de visiteurs est donc celui des couples (45,10%),  suivi par les familles avec enfants composant pour 13,5% du total, le reste se déclinant en divers touristes d’affaires. Avec ses 3000 lits d’hôtels 4 et 5*, deux centres de conventions, Sitges talonne ainsi Barcelone comme hub catalan des réunions d’affaires et d’incentive avec plus de 600 réunions organisées par an qui fournissent 30,7% des nuitées annuelles dans la destination. Les complexes premium Dolce Sitges by Wyndham ou l’historique Me Sitges Terramar (1933) avec son magnifique golf 18 trous se sont récemment refait une beauté à coup d’importants investissements pour rester à la pointe de l’expérience client.  Côté évènementiel, il est un autre segment qui se porte bien : celui des mariages avec pas moins de  89 entreprises impliquées dans ce secteur pour l’organisation de plus de 400 évènements par an, dont 25% concernent des couples d’origine étrangère. De nouveau, Sitges avec un grand oui !

Feu d'artifice sur la baie de Sitges - Crédit : DR

La touche finale du chef !

Sky-bar du MiM Sitges Hotel

Depuis ses débuts hôteliers en 1916, Sitges séduit donc un spectre large de clientèles dont notamment,  en toute confidentialité, les « rich & famous », des grands d’Espagne aux stars de la nouvelle économie. En octobre, seul le Festival International du Film Fantastique de Sitges, le plus important du genre au monde, a vu défiler en pleine lumière Quentin Tarantino, Antony Hopkins, Jodie Foster… Vous n’aurez donc pas la liste des personnalités croisées cet été sur la Passeig Maritim en soirée, elles se veulent discrètes et éloignées du style clinquant de Marbella ou du m’as-tu-vu Tropézien. Pour elles, les selfies instagramés d’auto-promotion ne sont clairement pas l’esprit du lieu... Loin de la foule au coucher du soleil, prenez enfin de la hauteur avec un cocktail de Barcardi sur le roof top du design hôtel MiM Sitges, propriété depuis 2017 de Lionel Messi, un néo-Parisien de Saint-Germain…

Vous touchez alors au but, Sitges s’y révèle ici subtile, cosmopolite, raffinée et bohème…. Vous êtes servis - bonne dégustation !

Philippe Mugnier-Eté

En savoir plus :

 
Philippe Mugnier-Eté, correspondant spécial de MisterTravel.news à Sitges

 

 

 

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Prides 2021 : la fin du « pinkwashing » ?

Publié le 28 Juin 2021 par Philippe Mugnier dans Marketing, Politique

Article paru le 28 juin 2021 dans MisterTravel

Sous le mot d’ordre « plus de droits, moins de blabla ! », la Marche parisienne des Fiertés de ce samedi 26 juin a eu des allures de grandes retrouvailles d’une communauté LGBTQIA+* qui en avait visiblement assez de promesses en l’air à une année de l’élection présidentielle… Esprit des temps post-confinement, derrière ce défilé joyeux sont apparues de nouvelles radicalités peut-être annonciatrices d’une tendance nouvelle quant à l’accompagnement, voire parfois l’instrumentalisation marketing des luttes LGBTQIA+ par les grandes marques. Après la radicalité politique de la première édition de 1977, la « Gay Pride » parisienne, devenue au fil des décennies « Marche des fiertés », nous avait en effet habitué à son cortège de chars associatifs mais aussi commerciaux de grandes sociétés (MasterCard, RATP, EDF, Monoprix, Orange…) venues donner des signes de connivence aux minorités sexuelles, ou plus cyniquement venues travailler leur « pink money ».

Haro sur le « pinkwashing » !

La composante militante de la communauté LGBTQIA+ semble actuellement traversée par une lame de fond de nouveaux clivages. Pour preuve se tenait à Paris une semaine avant la « Pride » du 26 juin une autre marche radicale présentée comme « anti-capitaliste » et « anti-raciste » (voir ce lien) et en opposition ouverte avec la marche « officielle » organisée traditionnellement par l’organisme inter-associatif « InterLGBT ». Le reproche fait à la marche historique ? celui d’« ouvrir la porte aux récupérations capitalistes et politiques de nos luttes en marchandant la place de char d’entreprises au sein de la marche des fiertés» et de dénoncer tout de go « Une visibilité manipulée par des institutions néolibérales ne vise qu’à récupérer des populations au départ marginalisées, potentiellement contestataires de l’ordre établie, pour en faire des défenseuses du système une fois qu’elles sont passées du côté des gagnant·e·s. ».

De la place de l’Opéra à Chatelet, cette « contre pride » a sans conteste rassemblé une foule dense et radicale dans l’air du temps « décolonial », « indigéniste » et « racialisé », et toute en dénonciation d’un « pink washing » caractéristique selon elle des dernières éditions de la « Pride »… Pride et « contre-Pride » seront-elles reconciliables pour retrouver dès 2022 l’unité d’antan ?

Plus de politique, moins de business

Ce procès fait en « embourgeoisement » et « récupération » par les marques de la communauté LGBTQIA+ se tient l’année même où, contraintes sanitaires obligent, la « Pride » n’admettait pas de chars mais une simple foule de 30000 marcheurs qui lui donnait du coup une dimension beaucoup plus politique que d’habitude... Aussi, pour la première fois de son histoire, la marche a démarré symboliquement à Pantin dans une banlieue populaire, pour ensuite traverser le nord-est parisien plutôt que les riches et prestigieux quartiers centraux de la capitale. Aucune marque présente donc cette année dans le défilé et, du côté des associations, il y a quelques défections qui illustrent des crispations nouvelles.

Air France et policiers « non grata » ?

Une absence remarquée : celle de l’association Personn’Ailes du groupe Air France accusée par la « pride radicale » de complicité avec l’Etat pour l’expulsion de migrants, y compris les personnes LGBTQIA+ victimes de persécutions et craignant pour leurs vies dans leurs pays d’origine.

Cette première absence de Personn’Ailes depuis 20 ans s’explique par des menaces de perturbations et agressions reçues via le net et mettant clairement en cause le supposé « Pink washing » d’Air France… Autre tension, l’absence historique de l’association FLAG ! fédérant les agents LGBTQIA+ des Ministères de l’Intérieur et de la Justice, pompiers, et policiers municipaux…FLAG a craint elle-aussi pour sa sécurité car - dixit son président - la marche « passe par des quartiers où les policiers ne sont pas toujours les bienvenus ». Une défection qui interroge et qui nous rappelle en écho que la première « Gay Pride » de 1969 à Stonewall fut une émeute contre la police new-yorkaise…

Marche sur des œufs…

Dans ce contexte sensible, il semble que pour l’édition 2022 qui envisage le retour des chars commerciaux pour son financement, la question du marketing en direction des personnes LGBTQIA+ et du possible « pink washing » devra être considérée avec beaucoup de prudence par les marques, dont celles du tourisme. Depuis toutes petites, les personnes LGBTQIA+ ont en effet appris à se méfier… et à contester !

Bien d’ACCOR !

Le 14 juin 2021, le groupe ACCOR se félicitait tambour battant de la signature d’un partenariat mondial avec l’IGLTA (International Gay & Lesbian Travel Association) en rejoignant en sa qualité de membre Platinum cette organisation née aux USA en 1983 et présente en France depuis une quinzaine d’années déjà… Il n’est certes jamais trop tard  et le signal sera fort et bienvenu, notamment auprès des clientèles LGBTQIA+ anglo-saxonnes.

On observera également avec intérêt le positionnement du groupe hôtelier dans ses établissements et les marchés hongrois, polonais, iraniens, émirati, saoudiens, turques, brésiliens ou encore russes…En France, ce fleuron hôtelier hexagonal qui affirme dans son communiqué de presse être à l’« avant-garde sur les questions LGBTQ+ » (tout en oubliant le I des personnes intersexes…) n’a par contre pas daigné sponsoriser d’un seul Euro les « Gay Games» qui se sont tenus à Paris du 4 au 12 août 2018.

Cet évènement inclusif inédit – sportif, culturel et touristique -  a été organisé grâce à la puissance du bénévolat du mouvement LGBTQIA+ et a apporté plus de 66 millions d’euros de retombées économiques dans la capitale dont plus de 100 000 nuitées dans les hébergements de la ville lumière (dont ceux d’Accor…). Ce fut alors une belle  occasion manquée pour faire rayonner auprès de plus de 10,300 participants de 91 pays, et bien au-delà, les valeurs de diversité, d’inclusion et d’appui aux communautés LGBTQIA+ du groupe hôtelier… Cette même année 2018, Air France et Aéroports de Paris s’engageaient déjà pour un ticket de 50,000€ chacun auprès de la fondation FIER chargée de déployer l’héritage inclusif de ces jeux de la diversité…

Mercato mondial

L’édition 2022 des « Gay Games » à Hong-Kong  sera un autre tremplin pour les marques de tourisme souhaitant envoyer un signal fort sur les marchés LGBTIQ+ d’Asie-Pacifique et du reste du monde. C’est le groupe Marriott Bonvoy, concurrent d’Accor, qui a signé un chèque d’environ 1 million de dollars pour être le 1er partenaire de l’évènement aux côtés du géant Youtube… A cette échelle, les marques françaises du tourisme (Air France, Club Med,…) semblent ainsi rester dans la cour des « petits joueurs » sur le marché mondial du marketing affinitaire LGBTIQ+…

La RSE en question

Si le marketing communautaire est un outil de conquête et de fidélisation de nouvelles clientèles, il est aussi un vecteur clé des politiques de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au service de l’inclusion et diversité dans le milieu du travail. En France, l’association « L’Autre Cercle »  a réussi depuis  2012 à fédérer de nombreux fleurons nationaux (Axa, BNP, Cap Gémini, Casino, Nexity, Sodexo, Sanofi, Vinci,  Orange,…) autour de sa « Charte d’engagement LGBT+ » (à découvrir via ce lien) à destination notamment des gestionnaires de ressources humaines.

Parmi les 163 groupes et institutions signataires, on ne note qu’un seul groupe du tourisme : Air France, tous les acteurs de l’industrie des voyages étant encore aux abonnés absents…

Etrange pour un secteur d’activité qui brasse pourtant toute la diversité du monde parmi ses clients, fournisseurs et collaborateurs. Ou alors simple conviction d’une industrie qui se croit peut-être déjà à l’avant-garde et exemplaire en la matière… ?

Philippe Mugnier-Eté

*Personnes Lesbiennes Gay Bisexuelles Transsexuelles Queer Intersexes Asexuelles et autres

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Régionales : demandez l’programme tourisme !

Publié le 7 Juin 2021 par Philippe Mugnier dans Politique

Cette chronique est parue le 7 juin 2021 dans l'e-magazine MisterTravel.news

Depuis les 1ères lois de décentralisation de 1983, les régions sont clairement consacrées comme des acteurs clés de la politique touristique hexagonale. Alors que la campagne électorale bat son plein, il parait intéressant à trois semaines du scrutin régional de s’arrêter sur les projets  « tourisme » des onze candidats en lice pour gouverner la toute première destination mondiale qu’est l’Ile-de-France.

Premier constat : naviguer sur les sites de campagnes des écuries politiques pour trouver les éléments du programme « tourisme » relève parfois des mêmes difficultés que l’organisation d’un voyage à l’autre bout du monde en pleine épidémie de Covid ! Certains ont bien bossé la question touristique, d’autres sont par contre déjà partis en vacances…

Extrêmes touristes

Parmi les bonnets d’âne de la question touristique – zéro pointé aux partis situés aux extrémités du spectre politique ! Clémentine Autain (La France Insoumise - Parti Communiste Français) n’en pipe mot sauf pour mettre en lumière l’« écart colossal de richesses entre  banlieues populaires et les centres d’affaires et de tourisme ». De son côté, Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) tire à boulets rouges sur les suppressions d’emplois à Air France et Aéroports de Paris sans pour autant présenter de projet relatif au repos, aux loisirs et vacances des travailleurs-travailleuses… Sous les pavés, pas de plage ! Quant au Rassemblement National de Jordan Bardella, nichts, لا شيئ, nothing, nada, niet, שום דבר,  niente, rien de rien ! Du reste, ce jeune candidat ne possède même pas de site de campagne qui présenterait un quelconque programme général…Que tchi du gamin frontiste ! Même pas un p’tit coup de préférence touristique régionale…

Citoyens vacanciers

Côté listes « citoyennes », Lionel Brot de « France Démocratie Directe » affirme que « Décider ensemble est notre plus grande liberté » mais décider de quoi, ça, on ne saura pas… Eric Berlinger se contente pour sa part de présenter la candidature de  l’«Union des Démocrates Musulmans de France » pour « ne pas islamiser le débat »…CQFD. Fabila Conti du mouvement pan-européen VOLT fait quant à elle son dada du développement du tourisme cyclable, veut soutenir (comment ?) les bistros (santé !) tout en créant de nouveaux Chèques Vacances. C’est original…

On se dit alors que du côté des grands partis politiques, on va enfin trouver du lourd.

Un plan plan-plan…

Et bien non, en tout cas pas du côté de la présidente sortante Valérie Pecresse (Les Républicains) ! Ses 12 pages de bilan d’un mandat de « 5 ans de combats » ne mentionnent en une dizaine de mots à peine que les « aides versées au secteur de l’évènementiel, du tourisme et de la restauration » (merci tout de même pour ces coups de pouce durant l’année écoulée). A croire donc que les actions du Comité Régional du Tourisme (CRT) n’ont été que quantité négligeable durant son mandat…Nous savons pourtant qu’il n’en est rien. Coté programme, le mot tourisme n’apparait que deux fois dans son projet de 24 pages en précisant vouloir créer 5000 stages « volontaires du tourisme » pour l’accueil des touristes sur les grands sites franciliens. Voilà, sinon, rien d’autre à se mettre sous la dent. Gageons que sa marotte et long développement sur les questions de sécurité (des Chinois inclus?) et des transports (pour touristes aussi?) auront quelques effets sur la qualité de l’expérience touristique en Ile-de-France…

A gauche, on phosphore !

Sa principale concurrente, Audrey Pulvar (Parti Socialiste), démontre en revanche avoir davantage fait cogiter ses troupes sur le sujet. Le deux pages spéciales tourisme de son programme décrivent vouloir « réinventer la destination Ile-de-France » et en faire la « première destination d’écotourisme participatif au monde ». Sa boite à propositions comprend notamment une opération « Sac Ados » pour garantir un droit au vacances pour tous, la création d’un « Fonds de transition écologique du tourisme », la constitution d’une « foncière commerciale » permettant un portage pour les établissements faisant face aux spéculations immobilières,… Le CRT aurait donc du pain sur la planche pour s’adresser à de nouvelles clientèles (reconquête des touristes français, appui aux colonies et classes découverte…), dans de nouveaux sites (créations d’un éco-camping en petite couronne et d’« auberges de famille »…) et avec d’autres leviers. Parmi ceux-là, le renforcement du réseaux des « greeters » du tourisme participatif ou encore la création d’un label « Expérience Paris-Ile de France » pour les « structures proposant des expériences alternatives, solidaires ou écologiques, dans le champs de l’artisanat d’art, de la gastronomie, du tourisme de mémoire ou du « tourisme lent ». Concernant le tourisme d’affaires, une aide exceptionnelle à l’organisation du premier évènement est envisagée, un accompagnement à la recapitalisation des sociétés, ainsi qu’un appui à la mutation digitale des équipements de salons et congrès. 

L’avion, pas bien !

Les écologistes menés par Julien Bayou ont aussi quelques idées sur le sujet considérant qu’un « véritable travail de fond doit être engagé pour réduire notre dépendance aux voyages internationaux et entamer la transition vers un tourisme durable ». Pour verdir ce secteur, leur programme vise la réduction du  tourisme de masse basé sur le trafic aérien et donnerait un clair mandat à l’agence Visit Paris Region (CRT) pour concentrer ses efforts sur les clientèles franciliennes, le tourisme rural, durable et inclusif…Les jeunes franciliens de moins de 27 ans se verraient subventionner l’achat d’un pass Interrail et des chèques Eurovelo pour faire rayonner en Europe les valeurs de cette « région-monde » qu’est l’Ile de France… Autre écologiste en lice, Victor Pailhac (Révolution Ecologique pour le Vivant) anticipe déjà la « disparition du travail en raison du développement des intelligences artificielles ». Le temps libre, voilà LA véritable clé du développement de l’économie touristique !

Et en même-temps…

Enfin, last but not least, Laurent Saint-Martin de la majorité présidentielle (La République en Marche)  affirme avec grandiloquence dans son « grand Plan Marshall » (encore un !) vouloir rattacher avec ambition un « Pass Touristique régional » à la carte « Envie-d’Ile-de-France » avec des tarifs préférentiels pour les transports et les musées. Parce que c’est son projet…

Bref, en matière de programme touristique pour l’Ile de France, ça a cogité à gauche avec des idées et des stratégies nouvelles, alors que la droite et le centre n’ont pas encore bien ficelé leurs devoirs de vacances et que les extrêmes bullent depuis longtemps sur la plage… Y-a-t-il des points communs entre les onze candidats ? Oui : aucune liste n’aborde la question de la valorisation touristique des JO de 2024. Aussi,  l’évolution touristique de l’est francilien (Disneyland Paris, Village Nature, Val d’Europe,…) qui foisonne pourtant de tant d’emplois et de projets  de développement n’intéresse absolument aucune des onze têtes de liste…

Certains candidats prendraient-ils les électeurs pour des Mickey sur les questions touristiques ?

Philippe Mugnier-Eté

PS : A l'issue du premier tour, un second article dédié aux finalistes du 2ème tour est paru dans MisterTravel.news, à lire en cliquant sur ce lien

 

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L’homme au balcon – Chroniques d’un Savoisien

Publié le 6 Décembre 2020 par Philippe Mugnier dans Histoire

L’histoire de la Savoie et de France revisitée via le regard espiègle d’un Gêtois dans les tourmentes du 19ème

Le temps est venu, la ferme doit disparaître. Dans une ultime visite, je remarque le regard énigmatique de Joseph qui m’invite à prendre la direction du mazot. Suivons-le, car ce petit grenier attenant à la ferme est destiné à conserver les objets précieux de la famille, ceux à protéger du feu et des autres calamités, dont l’oubli. Dans ce capharnaüm qui n’a pas bougé depuis des décennies, je découvre nerveux et explore curieux une grosse caisse en bois remplie de documents, de véritables étincelles de mémoires ! Comme trouvailles, des carnets d’histoires à déchiffrer mais surtout une photo : celle d’un homme au balcon. Un homme au balcon qui observe avec discrétion, tendresse et bienveillance les gens de sa famille et de son pays ; un homme au balcon entré dans le crépuscule de son âge et qui regarde rêveur et amusé le spectacle de la vie se poursuivant ici en liberté ; un homme au balcon qui songe à la grande pièce de théâtre de ce 19ème siècle qu’il a traversée en spectateur avec curiosité et malice, mais aussi en acteur avec gourmandise et inventivité ; un homme qui sait également que le balcon de sa ferme au décor théâtral est une scène, objet de toutes les attentions au cœur du village, avec lui dans le premier rôle… Les trésors de sa vie étaient donc bien protégés ici, dans ce mazot. Les voici maintenant réunis et réinterprétés dans cet ouvrage, comme une pièce de théâtre en vingt-neuf actes. Le 30ème reste à écrire…L’heure est donc venue : rassemblons ce qui était jusqu’alors épars pour donner un coup de projecteur et faire enfin lumière sur cet homme au balcon ! 1-2-3-4-5… 1 – 2 – 3… Rideau !

Sur l'auteur >  en historien dilettante, Philippe Mugnier porte un regard original et facétieux sur le passé de la Savoie, sous le prisme de parcours familiaux et individuels. Son premier opus  «Des Gets au Léman, une saga entre foi et loi » (paru en 2018) propose une histoire de son village natal des Gets, du Chablais et du Faucigny à l’aune d’une branche jusqu’alors inconnue de sa famille. Son second livre « L’homme au balcon – Chronique d’un Savoisien» éclaire la richesse et complexité du 19e siècle via le destin singulier d’un homme qui l’a traversé dans nombre de ses composantes : son aïeul Joseph Mugnier, dit « Le Lyonnais».

Sur l'ouvrage > Livre de 272 pages illustrées 21,6 x 1,6 x 21,6 cm publié en autoédition - disponible dès décembre 2020 au prix de 39,90 € TTC via divers libraires de Savoie (liste des distributeurs sur la page Facebook ci-dessous) ainsi que sur la librairie en ligne www.amazon.fr - ISBN 979-10-699-6284-2

En savoir plus > www.facebook.com/HistoiresDesGets

Critique du Lelitteraire.com à lire ici

 

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La culpabilisation d'être touriste, c'est un fonds de commerce !

Publié le 2 Juin 2020 par Philippe Mugnier dans Prospective, Marketing, Coup de gueule, Politique

Interview paru dans le magazine professionnel VOYAGES et GROUPE le 2 juin 2020 - propos recueillis par Dominique de La Tour 

Voyages & Groupe : Comment voyez-vous l'avenir du tourisme dans l'immédiat ?

Philippe Mugnier : J'aime d'autant moins jouer les futurologues que j'en vois plus qu'il n'en faut, ces temps-ci. Et tous semblent acter un « monde d'après », un « changement de paradigme », comme ils disent ! En deux mois seulement ? La crise est-elle vraiment structurelle ou juste circonstancielle ? Moi, je n'en sais rien, mais visiblement, il y en a beaucoup qui savent ! Tout ça avait commencé bien avant : l'environnemental, le durable, le shaming, cette honte de quoi ? De prendre... l'avion ? Mais on a derrière nous plus d'un siècle de honte à voyager en autocar ! Rien de nouveau dans ce que prétend imposer Greta Thunberg... La culpabilisation d'être touriste, c'est un fonds de commerce. Le Covid n'a fait qu'accélérer le mouvement. En fragilisant les esprits. Le rouleau compresseur normatif a pu ensuite passer. Dégoulinant de moraline, il a généralisé l'idée que l'industrie du tourisme s'était mal comportée.

 

VG : Une expiation ? Avec le Covid comme fléau de Dieu ?

PM : Avec ce rouleau normatif on ne peut plus regarder la réalité sanitaire en face. Je repense à ce bouquin de Jean-Didier Urbain, publié il y a quelques années. Il y avait ce concept « d'idiot du voyage », qui opposait avec ironie d'un côté du grand voyage, fait par les nobles adeptes du shaming, de l'autre le vilain tourisme des groupes, des mecs en autocar, des croisiéristes... A présent, tout le monde se plie à cette idée, au point que les pros du tourisme affirment d'eux-mêmes qu'ils travaillent pour une industrie qui n'est pas une industrie noble. Ils vont à confesse pour avouer l'horrible péché : avoir allongé des gens sur une serviette au Grau-du-Roi ! Le Covid fait renaître les ligues de vertu. Je ne devrais pas le dire, parce que c'est ma région, mais je vois aujourd'hui Auvergne-Rhône-Alpes présenter ses lettres de créances au « tourisme bienveillant ». Mais ça veut dire quoi, « tourisme bienveillant » ? Qu'avant, il ne l'était pas ? Qu'avant, il était malveillant ? Ma propre histoire familiale c'est celle d'un petit village de Savoie (Les Gets, NDLR.) qui, grâce au tourisme, a institué une bourgeoisie, et un prix au mètre carré aussi élevé que dans l'île de la Cité. Je suis fier que mes aïeux aient transformé le paysage et la sociologie.

 

VG : Vous voyez donc le tourisme comme une chose fondamentalement positive... ?

PM : Le tourisme, c'est l'industrie de la liberté, la plus libre qui soit : les vacances, c'est l'expérimentation : de nouvelles amitiés, une recherche dans la sexualité... les vacances, c'est l'espace-temps de la découverte, de l'ouverture, des rencontres. Toute l'année, on accepte le costume-cravate, sous réserve qu'enfin, l'été, il y ait ce carnaval des vacances, où on s'écarte de la norme, des préjugés. Avec l'adoption unanime du tourisme vertueux, on est en train d'accepter que les vacances soient aussi contraignantes que les non-vacances, qu'elles ne bousculent rien des habitudes, si ce n'est en se pliant à des chartes de comportement sécuritaires, qu'elles s'arrogent le droit de labelliser les destinations, de décréter laquelle est la plus sympa ou la moins sympa. 

 

VG : Mais il y a toujours eu dans les vacances ce conformisme de vous poser socialement... ?

PM : Bien sûr. Certains pays du Golfe n'ont absolument aucun intérêt touristique si ce n'est celui d'en parler à la machine à café au retour. On assume de s'ennuyer ferme sur place, en échange de la capacité à faire le malin devant les autres... On y est allé pour se distinguer. Comme d'autres vont à Barcelone pour se conformer. La liberté, ce serait d'aller où on veut vraiment aller : excellent remède au sur-tourisme !

 

VG : Le sur-tourisme n'est-ce pas toujours les autres ? On condamne le sur-tourisme à Amsterdam mais pour soi-même y aller, en y étant tout seul ? 

PM : Qu'Amsterdam cesse de faire sa promotion en n'invitant plus de journalistes ou en fermant la page Web en anglais ou en chinois, c'est ce qu'on appelle un marketing de fuite par opposition au marketing du venez-à-moi. « J'arrête de vous dire de venir, et je vous dis même que j'arrête de vous le dire ». Ce n'est que la repentance de ceux qui comptent se réserver un tourisme élitiste... et interdire aux autres le tourisme de groupe. Le vertueux chemin de Saint-Jacques devrait s'imposer à toute la « planète »sous le masque du « durable » ? Leur « slow tourism » est une manière discrète d'interdire le tourisme de tous. Mais c'est mathématiquement impossible. 

 

VG : Tout comme il est de bon ton de haïr les compagnies low cost... ?

PM : ...qui permettent pourtant de découvrir Skopje et la Macédoine du Nord, ou de pousser les gens vers le télétravail en Dordogne tout en faisant revivre les campagnes. Mais le Coronavirus, c'est le Sida du tourisme. OK on prend la capote. OK on prend le masque. La sexualité n'a pas disparu pour si peu. Pourquoi le voyage disparaîtrait-il ? Que les corps sanitaires fassent leur boulot, que les corps de l'Etat aillent dans le sens du corps médical, mais pourquoi les pros du tourisme intègrent-ils si vite cette invitation à ne pas aller en Europe ? Aller en Allemagne plutôt qu'en France, c'est courir le même niveau de risque, pourtant... Sans les pros du tourisme, la jouissance hédoniste du tourisme, qui va la porter ? Qui va contrebalancer ? Où sera le contrepouvoir si l'on a un excès dans le sanitaire ? Une fois que le gros de la crise est passé, il faut revenir à l'hédonisme ! Que ceux qui, dans le tourisme, ont une voix forte, rappellent qu'on est des toubibs, car notre industrie est destinée, non à faire le mal, mais au contraire à faire du bien à la tête ou au corps. Marcher sur la plage ou dans les montagnes... Dans le temps, les cures étaient remboursées. 

 

VG : En quelque sorte, on serait passé de l'éloge de la gastronomie à celui du jeûne ?

PM : Tout-à-fait ! C'est effrayant, les effets du Covid : on avait une fenêtre de tir pour l'universalisme à la française qui aurait pu réaffirmer que le livre était aussi important que le pain. Au lieu de ça on a fermé les librairies et attaqué Amazon. Pareillement, on a abdiqué la responsabilité morale du tourisme par rapport à un besoin fondamental de se confronter à des gens qu'on ne rencontre jamais dans la routine professionnelle ou villageoise. Si on acte du fait que le tourisme, c'est pas bien, on accepte de rester dans la sociologie cloisonnée du reste de l'année, on accepte une société clivante comme toute société dirigée et segmentée par le marketing.

 

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Bientôt un certificat de bon touriste apte à voyager ?

Publié le 19 Mai 2020 par Philippe Mugnier dans Politique, Marketing, Coup de gueule

Interview paru dans le numéro de mai 2020 du magazine HUG spécial "Mise à nu" pour le dossier "Ils imaginent un tourisme meilleur". A découvrir via  https://lnkd.in/dRCUdpR

 

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Mai 2020 : sous la plage, les pavés !

Publié le 6 Mai 2020 par Philippe Mugnier-Eté dans Prospective, Politique, Marketing, Décalé

Alors que la date de déconfinement approche et que les comptes en banques des particuliers comme des entreprises font pâle figure, l’actualité médiatique révèle une obsession des Français, non pas pour leurs modalités de reprise du travail mais pour la planification de leurs prochaines vacances estivales… Dans la hiérarchie des réponses attendues de la puissance publique, la question de la réouverture des plages et des déplacements estivaux semble autant, voire plus centrale que celle des modalités du retour en entreprise. Et vous, vous allez faire quoi pour vos vacances d’été demande Monsieur Dupont à son voisin masqué, tout comme lui voyageur et aventurier d’ascenseur… ?

Dans ce grand chamboule-tout imposé par cette tragédie covidienne, s’il est bien une partie de notre logiciel personnel qui n’a pas bougé, c’est l’idée que les vacances d’été, cela reste sacré, pas touche aux rites juilletistes ou aoûtiens des estivants ! Au drame des morts du Covid-19 et d’une économie massacrée ne peut donc s’ajouter celui de vacances d’été amputées, le bouchon serait poussé trop loin. On fera les comptes à la rentrée de septembre, entre-temps, vacances et rosé SVP ! On a suffisamment morflé depuis mars n’est-ce-pas ?  Alors place au farniente - et de suite ! Toucher à notre culture vacancière, cela revient à toucher à notre intégrité, c’est une question civilisationnelle Monsieur – et vive la France ! Car les vacances appartiennent désormais au registre des libertés fondamentales, celles qui conditionnent notre dignité si elles venaient à être chahutées. La France moderne issue de 36 et des congés payés s’est construite avec des billets de banque affublés d’une Marianne aux nibards à l’air pour acheter sa glace vanille-pistache. Sur cette base, l’exposition des corps sur nos plages est depuis devenue notre grande messe républicaine annuelle.

Depuis le 17 mars, passe encore de se voir infantilisé par des attestations de sortie, des injonctions à en baver pendant le confinement, une déresponsabilisation de soi par l’omniprésence des pères fouettards, une propagande d’état télévisuelle, une vie démocratique à marée basse, un abrutissement TV à coup de petit baigneur de Funes pour seule évasion culturelle… passe encore donc tout cela, mais les vacances, enfin, les vacances, non – PAS-LES-VA-CAN-CES ! Cette séquence estivale qui paraissait traditionnellement futile ou secondaire dans notre savoir-être national s’affirme plus que jamais vitale et centrale pour les citoyens. Dont acte – vox populi vox… !

Outre l’impératif économique qui sous-tend la réouverture rapide des entreprises touristiques, toucher aux droits acquis des vacances déclencherait sans nul doute une véritable bombe politique, alors que les pétards sont déjà prêts à sauter, et ce bien avant le 14 juillet. A la guerre comme à la guerre, certains imaginent pourtant dans leur fort intérieur, sans oser trop l’exprimer cependant que, pour rattraper le « temps perdu », les mômes aillent à l’école jusqu’à la fin juillet et leurs parents au boulot plutôt qu’au camping, parce que vous comprenez, dit la petite musique, il faut bien relancer la machine économique, un peu de pudeur et de sueur que diable, au turbin les gars les filles, les vacances peuvent attendre... ! Sauf que la machine économique, l’été, c’est le tourisme. Vous en voyez d’autre vous de machine ? Même s’il faut bien remplir son frigo, imaginez-vous un instant un mois d’août laborieux (sauf pour les cafetiers j’entends) ?  Stop, pas touche aux congés donc, autrement on ressort illico-presto maillots et bonnets de bain jaunes ! Après huit semaines de confinement, bien que fatigués psychologiquement, alors que les corps n’ont peut-être jamais été autant reposés, ceux-ci réclament déjà à se prélasser ? Allez, vite - au turbin ! se tentent à relayer certains éditorialistes, et quand vous aurez bien bossé, les vacances pourront s’envisager… Une telle expression est évidemment difficilement assumable et du reste peu s’y sont risqués… Les politiques et employeurs qui ont osé évoquer la prise de congé sur la période de confinement se sont pris une volée de bois vert.

Alors se diffuse l’idée d’un tourisme d’hyper-proximité pour cet été… Quel drôle de concept tout de même ! C’est quoi un tourisme d’hyper-proximité sinon une pratique de loisirs du dimanche que l’on répète tous les jours qui suivent… ? On accueille des amis chez soi puis, à moins d’une heure de route, une balade ici, un château et un musée par-là, puis on recommence le jour d’après ? Cela, c’est dans le meilleur des cas, car beaucoup de français ont toujours trouvé leur dimanche ennuyant, alors c’est ennuyeux - les multiplier en semaine, c’est pas glop ! Franchement, ce concept d’hyper-proximité est-il la conséquence d’une exigence de prudence sanitaire dont l’efficacité reste à prouver ou plutôt la volonté de faire passer l’idée que, puisque cet été va être aussi similaire à tant de dimanches déjà vécus, alors autant aller au boulot !? Difficile de se risquer à ce procès d’intention.

Bref, chacun pressent qu’à la rentrée de septembre, tout le monde va morfler dans ce monde à réinventer. Notre énergie et créativité seront alors à dédoubler, pour bosser ou pour gueuler. Alors, siouplaît, avant de basculer définitivement dans l’autre monde, accordez-nous une toute dernière parenthèse enchantée, faite de vraies libertés et autres joyeusetés, vive les vacances d’été, et pas que de proximité ! Sinon, à la rentrée, sous la plage - les pavés !

 

Philippe Mugnier-Eté

6 mai 2020

 

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Tac au tac

Publié le 13 Juin 2018 par Philippe Mugnier

Mon interview par Jean-Paul Gavard-Perret paru dans http://www.lelitteraire.com/?p=40835  le 4 juin 2018

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

Izou de Pic­pus of But­ter­fly Dream et Malou de Pic­pus du Relais Napo­léon, mes deux chats sacrés de Bir­ma­nie qui me réclament quelques caresses mais sur­tout une gamelle rem­plie de nou­velles vic­tuailles… Autre­ment, le réveil de ma ves­sie. Bref, dans les deux cas, le rap­pel de la chair.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Des rêves d’adulte, c’est-à-dire enri­chis de l’intuition que cer­tains peuvent enfin deve­nir pos­sibles car des pre­miers ont déjà pu être réalisés…

A quoi avez-vous renoncé ?
A avoir un corps de rêve (incom­pa­tible avec ma gour­man­dise) et un jour à diri­ger (même 10 mn) un orchestre sym­pho­nique avec une cen­taine de cho­ristes (mais si vous avez des tuyaux, me contac­ter en mes­sage privé SVP…)

D’où venez vous  ?
Là-bas, pre­mière à gauche.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
De gen­tils fan­tômes mais je suis ne suis pas homme à marier

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Nour­rir et tou­jours gar­der quelques petits secrets en réserve, donc désolé, top secret.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écri­vains ?
C’est la toute pre­mière fois de ma vie qu’on me qua­li­fie d’écrivain #lol #lechoc — Laissez-moi digé­rer… A y réflé­chir, si je leur res­semble, c’est je crois en par­ta­geant avec eux cette fou­tue pré­ten­tion à croire que ce que nous écri­vons puisse avoir de l’intérêt pour les autres. Ce qui m’en dis­tingue serait alors au moins mon nom, pré­nom et date de nais­sance. J’ai bon ?

Com­ment définiriez-vous votre approche de l’Histoire ?
Une méfiance pour les manuels d’histoire et un appé­tit pour les petites his­toires qui font du chamboule-tout dans les têtes…

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Des images pieuses d’un goût esthé­tique sou­vent très dou­teux. Pour­quoi faire dans le cul-cul pour des choses sup­po­sées aussi sérieuses ?

Et votre pre­mière lec­ture ?
Celles que je me sen­tais obligé de lire en cachette (Cavanna, Sade, Nietzsche, Des­proges, Hel­vé­tius…) à l’internat pour évi­ter les répri­mandes de frère Pierre ou pour ne pas faire trop intello auprès de cama­rades volon­tiers cogneurs de petits gros à lunette.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Presque toutes, même de la techno et de la musique mili­taire, c’est vous dire ! Selon les moments de la vie et du jour : un peu de Piaz­zolla, une pin­cée de Gersw­hin, un soup­çon de Shel­ler, un doigt de Brel, l’intégrale com­plète des requiem avec chœurs et orchestre, un cock­tail de salsa et de bossa-nova, les grands du rock et de la pop, Nina Simone, Phi­lipp Glass, Luz Casal, du jazz manouche à la folie mais aussi de la daube musi­cale qui fait dan­ser entre amis.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Les Fleurs du Mal » de Bau­de­laire, un choc d’adolescent qui a fait bug­ger mon logi­ciel personnel.

Quel film vous fait pleu­rer ?
« Ele­phant man » de David Lynch, encore et toujours.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Mon pire ennemi mais ça s’arrange avec le temps.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A moi.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Paris, ma ville d’adoption.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
L’artiste dont l’œuvre me parle et me secoue le plus est celle du plas­ti­cien Thierry Ehr­mann. Alors que nous sommes à des années-lumières, cet homme me fas­cine et j’aimerais être proche de lui.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un an de plus, à renou­ve­ler SVP chaque année jusqu’à ce que dise stop…

Que défendez-vous ?
La pleine et abso­lue liberté de conscience, d’opinion, de créa­tion, de contrôle de son corps, dans la vie, la sexua­lité, face à la mort…

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Une pro­fonde exas­pé­ra­tion face au ver­biage des psy­cha­na­lystes. Vous pou­vez répé­ter la question ?

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
La réponse est dans la question.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Bon­jour, ça va ?

 

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